Togo devant le comité CAT : Les OSC valident leur rapport alternatif !
Vingt-cinq acteurs issus de différentes organisations de la société civile ont participé à un atelier sur la contribution de la société civile à la mise en œuvre de la convention contre la torture au Togo ce 20 et 21 Juin 2019 à Lomé.
Alors que le Togo s’apprête à passer devant le comité de lutte contre la torture dans le cadre de l’examen périodique universel du 22 juillet au 09 août 2019, le Centre de Documentation et de Formation sur les Droits de l’Homme (CDFDH) a initié un atelier avec l’appui de ses partenaires, l’Open Society Initiative for the West Africa (OSIWA) et du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD).
L’occasion a été donnée à ces différents acteurs des droits de l’Homme d’apporter des informations pertinentes et concrètes sur la mise en œuvre de la convention contre la torture et d’autres textes à l’aune des standards internationaux en vue de l’élaboration du rapport CAT. « Le Togo, comme de nombreux Etats dans le monde, a ratifié la convention des Nations Unies contre la torture et son protocole facultatif. En vertu de cette ratification, le Togo a pris l’engagement de mettre en œuvre les recommandations qui ont été formulées à son endroit. Sur la base de cet engagement, le Togo présente régulièrement un rapport sur la mise en œuvre de cette convention. Et, c’est important que la société civile également puisse présenter un rapport alternatif puisqu’elle est invitée à le faire. C’est ça en réalité le rapport alternatif ou le rapport CAT » explique Philipe PLAGBE, juriste et chargé des programmes au CDFDH.
Parmi ces acteurs réunis pour la cause, cinq viennent des organisations de l’intérieur du pays et représentent chacune des cinq régions du pays. Ils travaillent déjà sur le terrain et sur des cas pratiques de violations des droits de l’Homme. Enos TCHALLA, président du mouvement NUBUEKE a apporté quelques précisions sur des cas présumés de violations et de tortures subis par les membres de son mouvement. « Le mouvement NUBUEKE que je préside peut vraiment en témoigner, vu ce qui est arrivé aux membres de ce mouvement à partir de la date du 19 octobre 2017 jusqu’aujourd’hui. Nous avons vécu les tortures morales et menaces directes et par la suite des menaces physiques vécues par mes amis dont je préfère taire leurs noms. Et pire encore l’emprisonnement à la prison civile de Lomé, ce que nous pouvons décrire aujourd’hui comme l’enfer sur terre » a-t-il expliqué.
Pour ce premier responsable du mouvement NUBUEKE, le thème de cet atelier est une opportunité pour les organisations de la société civile d’unir leurs voix pour faire échos au rapport CAT afin que les autorités aient un regard humain envers les prisonniers. Et que ces dernières puissent mettre en place les mécanismes possibles pour que la torture puisse entièrement sortir des lieux de détention et du cadre d’arrestation des citoyens en général et des acteurs de défense des droits de l’Homme en particulier.
Une séance de travail de terrain a été organisée avec à la clé, le monitoring et l’observation de certains partis politiques en campagne électorale, pour suivre et constater d’éventuelles violations des droits de l’Homme. La participation et la contribution de chacun des représentants des organisations de la société civile a permis de valider le rapport alternatif ou le rapport CAT en vue du passage du Togo devant le comité de lutte contre la torture du 22 juillet au 09 août 2019 à Genève.