Syril AGBLEGOE : « La protection des droits de l’homme est un élément de pacification de nos sociétés »
Analyste chercheur au Centre de Documentation et de Formation sur les Droits de l’Homme (CDFDH), Syril AGBLEGOE s’occupe des cas de violations des droits de l’Homme qu’il traite à l’aune des textes nationaux et internationaux.
Rigoureux et appliqué, il a le courage de ses idées et œuvre pour la promotion et la protection des droits de l’Homme. Au sortir des consultations régionales sur le rôle et la contribution des jeunes à la paix et à la sécurité en Afrique, tenues à Abidjan du 27 au 30 Mai 2019, il précisera que « la protection des droits de l’Homme est un élément de pacification de nos sociétés et ce combat que mène le CDFDH a un impact sur la paix, la liberté et la sécurité des personnes dans notre pays ». Ces consultations, résultant des conclusions de la 807e réunion du Conseil de paix et de sécurité tenue le 8 novembre 2018, ont permis de fournir une plateforme pour questionner les facteurs entravant la participation significative des jeunes aux questions de paix et de sécurité mais aussi de proposer des recommandations susceptibles d’être transformées en action pour les résoudre.
Son ardeur et sa détermination, Syril les met également au service du Panel Watch dont il est le responsable du Secrétariat. Ce dernier se présente comme la cheville ouvrière de cet organe consultatif du CDFDH groupant des personnalités de la société togolaise, reconnues pour leur professionnalisme et leur crédibilité, et qui se donnent pour mission de contribuer à l’amélioration de la situation des droits de l’Homme au Togo. Sous son impulsion, le secrétariat est chargé d’organiser les réunions du Panel Watch et de mettre à disposition des membres du Panel de la documentation permanente nécessaire à leur travail d’analyse et de plaidoyer. Ce qu’il réussit avec panache à travers des actions de mobilisation du public et des principaux acteurs de la scène sociopolitique et judiciaire afin de s’assurer qu’une suite est donnée à leur travail d’enquête et qu’une réponse est apportée aux violations.
Syril accompagne également les jeunes du centre dans leur besoin de formation. C’est d’ailleurs à ce titre qu’il a participé à l’initiative d’« Engagement civique des jeunes » à Abuja au Nigeria. « La rencontre d’Abuja constitue donc une plus-value et nous a permis dans une certaine mesure de réorienter notre travail auprès des jeunes non seulement en les impliquant dans la promotion de la paix mais aussi en œuvrant pour une plus grande implication de ces derniers dans la gestion de la cité. » a-t-il déclaré, estimant que la question de la jeunesse reste au centre des préoccupations du CDFDH qui dispose, par ailleurs, d’un programme de volontariat et de valorisation du travail que font les jeunes. Sous la houlette du Bureau régional de l’UNESCO à Abuja, cette initiative a été une occasion de promouvoir la production de connaissances, la conception et la mise en œuvre de solutions novatrices par les jeunes pour les inciter à participer à la prise de décisions aux niveaux local, national et régional, pour des sociétés plus inclusives et pacifiques. Une mission à laquelle s’attèle le doctorant qui plaide pour une synergie d’action transcendant les limites des États.
Si Syril AGBLEGOE estime qu’il y a des avancés en matière de promotion et de protection des droits de l’Homme à tous les niveaux, il souligne toutefois les défis « très sérieux » qui, selon lui, sont comme les vagues de la mer, qui reviennent très souvent à des intervalles presque réguliers. « Se constituer en défenseurs des droits de l’Homme, dans ce pays, revient à se soumettre et accepter volontairement la punition de Sisyphe, un travail interminable en d’autres termes », a-t-il ajouté.