Situation des violences sexuelles : Elsa M’Bena Ba peint le tableau en noir
Alors que des initiatives se prennent pour le respect des droits des femmes et des jeunes filles dans le monde, au Togo la situation semble toujours être au point mort. Intervenant lors du diner de plaidoyer organisé par le CDFDH, Elsa M’Bena Ba, fait entendre sa voix.
« Nous parlons des droits de l’Homme en général mais le droit de la femme précisément celui de la jeune fille continue d’être laissé pour compte. Elles sont victimes d’abus sexuel et privées de leur droit », affirme, amère, l’activiste-féministe, membre fondatrice et coordinatrice du mouvement Girl’s Motion qui lutte pour l’égalité et tous les maux liés à la femme.
Sur le terrain, elle et son mouvement sensibilisent, accompagnent les jeunes filles dans la prévention et la réparation physique et psychologique en cas d’abus sexuels. La quête de justice pour les victimes expose Girl’s Motion, bien souvent, à des problèmes de divers ordres.
« Nous sommes souvent confrontés au manque de moyens pour faire avancer le processus jusqu’à l’aboutissement des actions entamées contre les auteurs de ces crimes sans fatiguer la victime sans oublier les menaces que nous recevons. On nous fait comprendre que notre vie est en danger juste parce que nous voulons protéger celles des autres », explique t-elle.
Difficile de juguler ces situations car selon elle, la vie de tout son entourage est en danger en permanence. « Mon enfant et toute ma famille sont sous menace et c’est inquiétant. J’essaie de vivre chaque jour après l’autre en espérant que les situations s’améliorent », poursuit l’activiste.
Elle encourage toutes les femmes à défendre leurs droits pour leurs épanouissements et lance également un appel de pied aux décideurs. « Vivement que les autorités et les personnes qui ont le pouvoir de changer les choses puissent vraiment prendre des mesures qui découragent les auteurs de ces pratiques ».