Quel lien entre la corruption et les droits de l’Homme : Des responsables d’institutions et acteurs de la société civile en parlent autour d’un diner de plaidoyer
Alors que tant d’efforts sont consentis pour une meilleure situation des droits de l’Homme dans le monde, la corruption constitue un facteur de violation de ses droits. Comment s’y prendre, par quelle stratégie l’aborder, un diner de plaidoyer sur la question a réunis des responsables venus des institutions de la République, des organisations internationales et de la société civile ce 23 septembre 2020.
« Promouvoir la collaboration entre les différents acteurs de protection de droits de l’Homme et de lutte contre la corruption pour la consolidation et la promotion de la bonne gouvernance, de l’Etat de droit et du développement durable au Togo », cest le thème autour duquel ont porté les échanges au cours de cette rencontre initiée par le Centre de Documentation et de Formation sur les Droits de l’homme (CDFDH) avec lappui financier du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD).
Les droits de l’Homme sont atteints de façon considérable par le truchement des actes de corruption. Ils subissent ainsi un effet néfaste qui se traduit par les violations multiples des droits des citoyens.
« La corruption constitue un des facteurs de violation des droits de l’homme. Dans un projet de construction d’un hôpital, si l’entrepreneur qui est appelé à construire cet hôpital est amené à donner des pots de vin à tout ceux qui ont eu à participer d’une manière ou d’une autre à l’obtention de ce marché, cet entrepreneur n’aura pas tout l’argent nécessaire pour le projet. Les citoyens en souffriront et c’est leur droit à la santé qui est violé par ce genre de corruption » explique Henry DOGO, paneliste et porte parole de l’USYMAT.
Même si au Togo, les pouvoirs publics ont pris la mesure des choses à travers plusieurs actes qui ont été accomplis avec l’institution de la Haute Autorité Pour la Lutte contre la Corruption et l’Infraction Assimilés (HAPLUCIA), l’avocat estime qu’il reste encore du boulot à faire. « Il faudrait qu’au niveau de la justice une réforme soit faite pour que la justice togolaise puisse véritablement jouer son rôle dans ce processus de lutte contre la corruption ».
Présent à ce diner de plaidoyer, Docteur James AMAGLO, maire de la commune Golfe 2, fait confiance au contrôle citoyen de l’action publique pour venir à bout du phénomène. Pour lui, les communes ne sont pas non plus épargnées par les actes de corruption. Et dans la commune du Golfe 2 comme dans toutes les communes, la corruption est perçue comme une gangrène.
« C’est vrai que la lutte n’est pas si facile que ça mais l’essentiel est de commencer et je crois qu’on doit avoir les résultats. Nous travaillons déjà avec HAPLUCIA qui a mis des organes qui permettent de continuer la lutte. Au niveau de la commune il y a une commission de contrôle et de passation des marchés. Ça veut dire qu’un contrôle se fait et toutes les étapes sont respecter avant que le dossier n’arrive chez le maire pour signer l’attribut du marché » a martelé James AMAGLO.
Selon le maire, le contrôle citoyen demeure l’élément fondamental dans cette lutte. « Si les citoyens sont debout, éveillés et contrôlent les taxes qu’ils paient ; cherchent à savoir à quoi servent-elles et comment on les utilise, je crois qu’il n’y aura plus de corruption. Si le peuple s’affirme, je crois que la lutte contre la corruption sera gagnée » a-t-il lancé.