Michael LAPSLEY invite les leaders religieux à plus s’engager pour la paix
L’Agora Senghor a abrité ce samedi 03 Août 2019, la conférence dédicace du livre « Guérir du passé, du combat pour la liberté au travail pour la paix » de Michael LAPSLEY, prêtre anglican, apôtre de la paix et de la réconciliation, militant anti-apartheid.
Engagé sur les questions des droits de l’Homme et spécialement aux côtés des leaders religieux avec son volet « accompagnement des leaders religieux » pour un engagement citoyen, le CDFDH a été présent à cette conférence. Le choix de ce prêtre d’origine néo-zélandaise pour la cause des sans voix fut renforcé dès son arrivée en 1973 à Durban en Afrique du Sud pour ses études.
« Arrivé dans une Afrique du Sud déchirée par l’apartheid, il me fallait faire un choix ; soit être du côté des oppresseurs soit de celui des opprimés. Et moi j’ai décidé de combattre ce système au côté des opprimés » lance Michael Lapsley. Pour Coretta TANNOUS, membre de la communauté jeunesse du CDFDH, ce fut un moment riche d’émotion au côté de ce fervent et infatigable défenseur des droits de l’Homme de passage au Togo pour un atelier de guérison suivant une méthode qu’il a lui-même inventé.
L’on peut constater ce profond attachement qu’a Michael Lapsley à sa foi chrétienne, à l’intérêt commun mais aussi à sa ferme conviction que tous les peuples du monde sans distinction de races et de religion l’accompagnaient dans son processus de guérison. Il croit en la particularité de son histoire mais aussi en son universalité car la souffrance est inhérente à tout homme. Un sentiment qu’il a ressenti lors de l’attentat qui lui a fait perdre son œil et ses deux mains. L’essentiel de son message est de susciter, non seulement dans les cœurs meurtris des victimes blessés par l’injustice mais aussi dans ceux des bourreaux silencieux et même non repentants, la volonté de guérir du passé et de choisir de vivre pleinement la vie.
« J’ignore toujours qui a posé la bombe mais j’avais un choix à faire ; soit passer ma vie à chercher les coupables soit choisir de vivre ma vie afin qu’elle soit source de changement pour d’autres » déclare Michael Lapsley. Il n’a pas manqué de souligner l’apport louable de l’ACAT-Togo qui organise les activités qui meublent son séjour et celui de toutes les autres OSC togolaises pour leurs actions en faveur de la consolidation de la paix et de la défense des droits de l’Homme. Étant prêtre, il a fini par un appel lancé aux leaders religieux : « tous les politiciens qui utilisent les blessures du passé des populations afin de servir leur seul intérêt sont à l’Église les dimanches ou dans différents lieux de cultes et c’est là que vous pouvez leur parler et être, ainsi, des acteurs de changement ».