Madi DJABAKATE appelle le gouvernement togolais à prendre en compte la communication des rapporteurs spéciaux.
Le courrier des quatre rapporteurs spéciaux des Nations Unies à l’endroit du gouvernement togolais suite à la modification de la loi dite « Bodjona » continue de susciter des commentaires et analyses des acteurs politiques et de la société civile togolaise.
La dernière en date est celle du politologue et essayiste Madi DJABAKATE, ancien président du Centre pour la Gouvernance Démocratique et la Prévention des Crises (CGDPC), une des OSC initiatrices de « Bring Back Our Freedom ». Cette communication qu’il qualifie d’ « andragogique » à l’endroit du gouvernement togolais, est selon lui une initiative à saluer.
Cette communication conjointe reprend en effet les grandes préoccupations soulevées à travers l’initiative « Bring Back Our Freedom », aux lendemains de l’adoption par l’Assemblée nationale, du projet de loi portant modification de la loi du 16 mai 2011, relative à la liberté de réunions et de manifestations publiques et pacifiques.
« C’est donc un soulagement pour nous, de savoir que nos préoccupations sont non seulement partagées mais que des recommandations sont également faites par les rapporteurs spéciaux dans l’optique d’amener le gouvernement togolais à revisiter la loi incriminée » s’est-il réjouit.
Ces recommandations qui se fondent sur des instruments juridiques internationaux auxquels le Togo a adhéré librement, ainsi que sur des conventions que le pays a tout de même ratifiées. Alors pris sur cet angle, le gouvernement togolais est tenu de se comporter en bon élève en prenant en compte cette communication. « Ce serait tout simplement regrettable que le pays persiste dans ce recul considérable en matière de droits de l’Homme alors même que le gouvernement s’est engagé à œuvrer pour l’enracinement de la démocratie » s’inquiète Madi.
La pertinence des préoccupations soulevées par les rapporteurs spéciaux est largement suffisante pour que le gouvernent togolais prenne des mesures selon l’essayiste. « Il semble urgent que dans un premier temps, le gouvernement abroge les dispositions restrictives introduites dans la loi du 16 mai 2011 ; ensuite, qu’il mette en place une commission composée de membres du gouvernement, de parlementaires, d’organisations de la société civile et de partis politiques pour travailler à une nouvelle proposition de loi sur la liberté de réunion et de manifestation, qui réponde aux standards internationaux en la matière et enfin, la faire adopter dans un bref délais par l’Assemblée nationale » suggère-t-il.
Que cette communication des rapporteurs spéciaux, doublée des actions déjà menées par les organisations de la société civile dans le sens de la préservation de la liberté de réunions et de manifestations publiques et pacifiques puissent avoir très vite écho favorable auprès du gouvernement, pour que les prochaines étapes de l’initiative ne révèlent plus nécessaires. Tel est le vœu émis par le politologue.
Quant aux prochaines étapes de l’initiative, une série d’action est toujours au programme. « Nous avons prévu dans le second volet de nos actions, de faire des plaidoyers essentiellement auprès des représentations diplomatiques ; de lancer une pétition que nous avons dénommée « ma voix pour protéger la liberté de manifestation » et aussi de mener une campagne digitale qui sera marquée par la diffusion régulière des supports audio-visuels et d’articles sur notre initiative » lance l’ancien président du CGDPC.