Les droits de l’Homme, la préservation de la paix et processus électoraux en débat lors de la quatrième session du Face au Panel
La quatrième session du « FACE AU PANEL » a tenu toutes ses promesses ce 07 novembre 2019 avec de solides recommandations de la CNDH et des partis politiques. S’il n’est plus un secret pour personne que les élections électorales au Togo sont souvent émaillées de violence et de violation des droits de l’homme, à l’orée des élections présidentielles de 2020, il est important de se pencher sur la question.
Une énième session Face au Panel dans cette optique a réunie les acteurs socio politiques et le Panel Watch, un groupe d’experts indépendants de la société civile togolaise.
« Droit de l’Homme, préservation de la paix et processus électoraux », c’est le thème qui a mobilisé la CNDH, seule institution présente ; les partis politiques comme l’ANC, le CAR, l’UFC, le FDR, Togo Autrement ; l’Espérance pour le Togo de la société civile et des représentations diplomatiques à l’instar de l’ambassade des USA, l’Ambassade de France, l’Ambassade d’Allemagne, la délégation de l’Union Européenne et le PNUD à cette quatrième session du Face au Panel.
Centré essentiellement sur les mesures à prendre pour éviter les violences lors des prochaines élections présidentielles, la CNDH, au cœur des débats, invite les différents acteurs politiques à œuvrer pour la préservation de la paix. Dans ces recommandations à leur endroit, l’institution étatique a exploré la responsabilité qui incombe à chaque acteur.
« Si pour le gouvernement et le parlement, il s’agira des lois respectueuses des standards internationaux, la CNDH invite la population à la tolérance ; les partis politiques à former leurs membres à adopter les comportements citoyens ; la société civile à veiller, former et sensibiliser la population ; la CENI à veiller à un scrutin libre et transparent ; la presse à être plus professionnelle et la HAAC à l’égal accès aux médias à chaque parti politique et la cour constitutionnelle devra au contrôle de la régularité du scrutin » recommande Me Yaovi SRONVI, représentant de la CDNDH
Que tous les partis politiques élaborent un code de bonnes conduites qui sera signé et respecté par chacun, cette recommandation qui semble être épousé par certains n’a pas trouvé écho chez d’autres. Pour Nouvelle Vision du Docteur Aubin THON et Togo autrement de Fulbert ATTISSO, la signature d’un accord de bonne conduite ne souffre d’aucune contestation. Ils jugent d’ailleurs opportun cette signature qui s’inscrirait dans la ligne droite de ce que voudrait faire le prélat Monseigneur BARRIGAH en rassemblant les partis politiques.
Pour les autres partis politiques présents au Face au Panel, sans réformes constitutionnelles et institutionnelles, notamment la composition de la CENI, liberté de manifestation, révision des listes électorales etc…il y a de fortes probabilités que les prochaines élections soient émaillées de violences. Ces partis politiques estiment que « signer un accord de bonne conduite, ce serait leur lier les mains dans le dos ». Ils ajoutent que le parti au pouvoir a tous les moyens pour une élection dans la paix.
Dans la perspective de la présidentielle de 2020, il urge donc pour ce groupe d’experts indépendants de recueillir les recommandations des acteurs socio politiques pour garantir la préservation de la paix, la protection des droits de l’Homme durant le processus électoral. Tous les acteurs devront donc œuvrer pour la préservation de cette paix lors des prochaines élections. Ainsi le Togo ne connaîtra plus pour que ces violences aux conséquences incertaines pour la population surtout.
Pour rappel le « Panel Watch » qui est composé d’experts indépendants de la société civile, est l’organe consultatif du Centre de Documentation et de Formation sur les Droits de l’Homme (CDFDH). Il veut se positionner comme une instance devant laquelle, en termes de redevabilité devant l’action publique, les citoyens qui ont des postes de responsabilités peuvent venir pour exprimer leur façon de voir et suggérer des recommandations.