Les droits de l’homme autrement
Soixante dix ans après la déclaration universelle des droits de l’homme, le bilan général est mitigé. Les avancées dans le domaine sont louables mais le chantier pour l’effectivité des droits de l’homme demeure vaste et jonché de difficultés.
Soixante dix ans après la déclaration universelle des droits de l’homme, le bilan général est mitigé. Les avancées dans le domaine sont louables mais le chantier pour l’effectivité des droits de l’homme demeure vaste et jonché de difficultés.
Juriste de formation, Mr Godwin ETSE Directeur Exécutif du Centre de Documentation et de Formation Des Droits de l’Homme(CDFDH) a accepté de s’entretenir avec nous à ce sujet.
- Professionnaliser le travail des Défenseurs des droits de l’Homme, Pourquoi est-il nécessaire, et pourquoi votre organisation y attache une attention si particulière ?
Vous savez, le Togo regorge d’un grand nombre de défenseurs des droits de l’homme qui brillent par leur volonté et leur détermination à obtenir des résultats dans le domaine. Les actions menées sur le terrain que ce soit à Lomé ou à l’intérieur du pays témoignage à suffisance de cet engagement. Et l’impact sur l’amélioration de la situation des droits de l’Homme, du moins en ce qui concerne les avancées enregistrées, est bien perceptible. Toutefois force est de constater que certains de ces acteurs que nous sommes ont besoin d’être renforcés sur certains nombre de points.
Ces points sont entre autres, la maîtrise des instruments et mécanismes de protection des DH, les techniques et outils à utiliser pour faire face aux défis sécuritaires (sécurité physique, matérielle et numérique du DDH), etc. Ces éléments sont pourtant essentiels pour exercer efficacement le travail de DDH. Il faut donc outiller, dans la mesure du possible ces acteurs et les citoyens qui choisissent de s’engager en faveur des droits de l’Homme.
C’est la mission que se donne le Centre de Documentation et de Formation sur les Droits de l’Homme. Notre mission à cet effet est résumée par une théorie du changement ; Ceci, passe par les actions de renforcement des capacités (formations) des DDH sur les fondamentaux du travail des DDH, la production et la diffusion de ressources documentaires (manuels et vidéos). Mais au-delà, il les appuie également dans le Suivi des mécanismes régionaux et internationaux de protection des droits de l’Homme ; l’objectif étant de favoriser leur participation effective et efficace aux processus d’évaluation de l’État en matière des DH.
- Cette année, la communauté internationale célèbre les 70 ans de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme mais aussi les 20 ans de la Déclaration des Défenseurs des Droits de l’Homme. Quel regard portez-vous sur la contribution des défenseurs des droits de l’homme à l’amélioration de la situation des Droits de l’homme au Togo ?
C’est un d’affirmer qu’à travers leurs actions de sensibilisation et de formation sur les droits humains et de contrôle de l’action publique, ils contribuent substantiellement au processus d’édification de l’État de droit et d’instauration de la bonne gouvernance, dans le pays. Pour preuve, ils sont régulièrement sinon systématiquement sollicités par les mécanismes onusiens et africains d’évaluation de l’État sur les engagements pris en matière des droits humains. Ainsi, que ce soit à l’Examen Périodique Universel ou auprès des organes des traité ou plus récemment encore la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des peuples, les Défenseurs des Droits de l’Homme collectent et transmettent des informations sur la situation des Droits de l’Homme et accompagnent l’État dans la mise en œuvre des recommandations qui sont formulées à son endroit.
Le petit bémol, c’est que les Défenseurs de Droits de l’Homme au Togo, de mon point de vue, sont victimes de deux situations qui dans une certaine mesure, réduisent l’évidence d’une effectivité des droits et libertés défendus.
D’abord le DDH est réduit à un rôle d’éveilleur de conscience, il n’est pas celui qui opère le changement. Il appel le changement, attire l’attention de l’opinion et interpelle l’autorité sur les violations mais n’a pas les moyens de faire cesser les violations.
Ensuite, l’engagement et la détermination des DDH au Togo n’a pas souvent été couplé d’une bonne organisation, d’une capacité éprouvée à mener de façon professionnelle, des actions synchronisées, obéissant aux principes d’objectivité et à la réglé de la complémentarité.
3- le 10 décembre au CDFDH ?
Le 10 décembre au CDFDH c’est « Be Excellent and Show It on the Web »un programme initié par le centre en collaboration avec ALG, ESEC, SYNER’J, Le Comité International le Super Cabaret. Il s’agit d’ateliers d’écriture journalistique et de production de contenus web ou multimédias. Il a pour objectif d’opérationnaliser une plateforme pour valoriser les contributions des jeunes à la promotion des droits humains et l’atteinte des ODD. A ce jour, nous pouvons nous féliciter d’avoir mobiliser environ 70 jeunes et 06 professionnels du web et des médias autour de la production de 06 articles, de 05 vidéos sur le droit à une éducation de qualité, l’autonomisation de la femme, le droit à la santé, le droit à un travail décent, la lutte contre la discrimination et les inégalités. A ceci s’ajoutent, deux campagnes digitales photos dont l’une est en cours portant respectivement sur les droits de la fille et la lutte contre la pollution par les déchets plastiques.
Merci Mr Godwin ETSE pour votre disponibilité. Nous sommes pratiquement au terme de notre entretien. Avez-vous un mot de fin ?
Nous témoignons toute notre gratitude à nos différents partenaires pour leur soutien sur nos différentes initiatives. Pour tous ceux qui désirent se documenter ou renforcer leurs capacités sur les questions de droit de l’homme nous restons entièrement disponibles
Propos recueillis par Didi DAVI