Le dispositif de monitoring du CDFDH outillé pour un meilleur suivi de la situation des droits de l’homme
Dans le cadre du renforcement de son dispositif de monitoring, le Centre de Documentation et de Formation sur les Droits de l’Homme (CDFDH) a organisé un atelier de formation sous le thème : « Les stratégies efficaces pour la prévention des violations, le renforcement de la protection des droits de l’homme et la préservation de la paix ».
Ledit atelier s’est tenu à Lomé le 31 janvier 2020 à la salle de conférence Monseigneur Joseph-Paul STREBLER de l’OCDI Centre Marie-Marthe avec la participation d’une trentaine de défenseurs des droits de l’Homme à l’instar de moniteurs, points focaux et de potentiels coordonnateurs régionaux venus des cinq régions du pays.
Par son volet d’accompagnement des défenseurs des droits de l’Homme à la professionnalisation de leur travail, le CDFDH a mis en place le Réseau Watch qui regroupe depuis 2017 une quarantaine d’organisations et de personnes qui ont pour ambition de contribuer de façon professionnelle à la promotion et à la défense des droits de l’Homme. L’un des acquis du réseau Watch est la mise en place du dispositif de monitoring qui fait un travail de suivi de la situation des droits de l’Homme dans les cinq régions du Togo.
À l’heure où le Togo s’apprête à aller aux urnes le 22 février et à passer en juillet prochain devant le Comité des droits de l’Homme, dans le cadre de la mise en oeuvre du Pacte International sur les Droits Civils et politiques (PIDCP), il était important de renforcer les capacités du dispositif de monitoring. Ceci, en vue d’ évaluer la situation des droits de l’Homme au Togo, de trouver une stratégie efficace pour le suivi de la situation des droits de l’Homme et la préservation de la paix dans les cinq régions et de rendre le dispositif apte à suivre la mise en œuvre du PIDCP et les autres engagements internationaux pris par l’Etat togolais.
Pour un meilleur suivi de la situation des droits de l’Homme, les défenseurs des droits de l’Homme doivent être en mesure de couvrir efficacement toutes les régions du Togo pour ne pas laisser inaperçues certaines violations. Dans leur travail, ils doivent tenir un langage objectif en prenant le soin de documenter les différents cas de violations auxquels ils seront confrontés ou qui leur seront rapportés et apporter des solutions au regard des standards internationaux.
Pour Godwin ETSE, Directeur Exécutif du CDFDH, « la pire injustice qui peut être faite à une victime des violations des droits de l’Homme est que ses violations passent inaperçues. Il est donc primordial pour les défenseurs des droits de l’Homme de réussir à quadriller toutes les régions pour suivre et bien documenter toutes les violations des Droits de l’Homme ».
Dans cette optique l’approche « ITRE » a été mieux expliquée aux participants avec des exercices pratiques de cas concrets de violations relevées dans les cinq régions.
Cette approche consiste premièrement à l’Identification des violations. Il ne s’agit pas de se contenter de relever les violations mais d’aller à la source de l’information pour relever des cas avérés et vérifiables. Deuxièmement, les violations identifiées doivent recevoir un Traitement adéquat. Il s’agira d’analyser les faits au regard des textes nationaux et internationaux pour pouvoir les qualifier, les classer et déterminer les mécanismes à actionner. Troisièmement, il faut apporter une Réponse au traitement. Il s’agira ici de chercher quelle action, mesure ou mécanisme enclencher pour faire cesser la violation ou en atténuer et/ou réparer les effets. Ceci amènera aux actes de plaidoyers, d’interpellation ou de saisine des juridictions nationales ou mécanismes régionaux ou internationaux. Pour finir, il faut une Évaluation de la réponse apportée pour jauger de son efficacité ou non.
Au-delà des violations des droits de l’Homme déjà commises qu’il faut veiller à relever, les défenseurs des droits de l’Homme ont été outillés à ne pas se contenter de relever les violations commises mais d’œuvrer pour éviter la survenance des cas de violations. En ce sens, ils se doivent d’assurer la veille informationnelle afin de pouvoir alerter les autorités et l’opinion publique sur d’éventuels actes pouvant compromettre la protection des droits de l’Homme.