Le CDFDH participe à la 64ème session ordinaire de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples : défis, préoccupations et avancées sur la situation des droits de l’Homme en Afrique
Depuis le 24 Avril, la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) se réunit pour sa 64ème session ordinaire à Sharm El Sheihk en République arabe d’Egypte.
L’Honorable Commissaire Soyata MAIGA, Présidente de la Commission, a ouvert cette rencontre par une allocution qui rappelait le contexte régional préoccupant des droits de l’Homme dans lequel se tient cette 64ème session. Les violations des droits humains sur le continent africain se comptent en nombre. Entre autres, les massacres interethniques ayant occasionné la mort d’une centaine de peuls au centre du Mali, la détérioration généralisée de la situation sécuritaire au Burkina Faso, les attaques terroristes au Kenya, les répressions excessives et l’usage de la force létale par les forces de l’ordre lors des manifestations dans plusieurs pays sur le continent. Cette session, se présente donc comme une opportunité d’évaluer la situation des droits de l’Homme sur le continent ; d’identifier les domaines de préoccupation et de partager les bonnes pratiques en vue d’arrêter des pistes concrètes pour faire face à ces défis persistants et garantir une meilleure promotion et protection des droits de l’Homme.
En tant que structure qui collabore avec les mécanismes régionaux et internationaux des Droits de l’Homme, le Centre de Documentation et de Formation sur les Droits de l’Homme (CDFDH) avec le soutien d’Open Society Initiative for West Africa (OSIWA), a participé activement à cette session. Représenté par son Directeur Exécutif, Godwin ETSE, c’était pour ce dernier, l’occasion de partager les sujets de préoccupation sur la situation des droits de l’Homme au Togo tout en participant aux réflexions et aux analyses sur le plan régional. Le Forum des ONGs qui a précédé la session, se prêtait à cet exercice. Organisé par l’African Centrer for Democracy and Human Rights Studies (ACDHRS), le Forum des ONG qui s’est tenu du 20 au 22 Avril, toujours à Sharm El Sheihk en Égypte, a servi de cadre de rencontre et d’échange des ONGs pour discuter de la situation des droits de l’Homme en Afrique et pour préparer les recommandations et les propositions de résolutions, à soumettre aux commissaires lors de la session.
Comme l’a souligné Godwin ETSE, « Ensemble avec la collègue Mélanie SONHAYE du Réseau Ouest Africain des Defenseurs des droits de l’Homme et d’autres défenseurs des droits de l’Homme qui maîtrisent bien la situation au Togo, nous avons encore une fois attiré l’attention des Rapporteurs spéciaux et des Commissaires, sur les défis actuels dans le pays ainsi que sur la nécessité de continuer d’interpeller nos autorités sur la question ». Ces sujets de préoccupation portent, entre autres, sur les restrictions faites à la liberté de manifestation et de réunion et sur le manque d’indépendance des institutions et juridictions à garantir aux citoyens et aux victimes des violations le droit à un procès équitable.
Il faut à présent espérer qu’à l’issue de cette 64ème session qui prendra fin le 14 Mai, ces préoccupations portées par le CDFDH feront l’objet d’une résolution de la part de Commission et que les observations finales, suite à l’examen du rapport du Togo (63e session/Novembre 2018), seront adoptées par la Commission afin d’amener les autorités togolaises à mieux protéger les droits de l’Homme dans le pays.
Par ailleurs, ce double événement a également servi de plateforme de mobilisation pour les organisations de défense des droits de l’Homme, de mettre en place une stratégie de réponse aux différentes initiatives venant de la part des Etats, à l’instar du Conseil Exécutif de l’Union Africaine, qui tendent à menacer l’indépendance de la Commission. Le CDFDH comme d’autres ONGs africaines, expriment leurs inquiétudes face à cette situation et entendent mener, en synergie, une série d’actions pour plaider en faveur de l’indépendance de la CADHP, principal mécanisme de protection des droits de l’Homme sur le continent.
La 64ème session de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples suit son cours en Égypte jusqu’au 14 Mai prochain. Même si elle se tient dans un contexte régional préoccupant, l’engagement et la mobilisation toujours croissants des DDH sur le continent restent un sujet d’espoir. L’espoir que ces différentes initiatives auront plus d’impact ; que les Etats collaboreront davantage avec les ONGs pour l’effectivité des droits et libertés ; et que le Togo fera prochainement partie de ces nations à féliciter pour sa bonne gouvernance et son effort effectif dans la réelle application des droits de l’Homme sur son territoire.