La lutte contre la corruption en débat à l’occasion du 11 juillet
Instituée par l’Union Africaine, la journée africaine de lutte contre la Corruption a été marquée cette année au Togo par une conférence débat à laquelle ont participé plusieurs organisations de la société civile notamment Alternative Leadership Group (ALG), engagée aux côtés du Centre de documentation et de formation sur des droits de l’homme (CDFDH), pour la lutte contre l’impunité, la reddition des comptes et la protection des droits de l’homme.
13 ans après l’entrée en vigueur de la Convention de l’Union Africaine sur la Prévention et la Lutte contre la Corruption, adoptée à Maputo (Mozambique), le phénomène continue de gangréner le développement du continent et constitue une menace pour la promotion et la protection des droits de l’homme. Si beaucoup d’efforts ont été réalisés par les États Africains, dont le Togo, à travers l’élaboration des lois nationales et l’instauration d’institutions spécialisées, la corruption reste un sujet de préoccupation pour les organisations de la société civile notamment Alternative Leadership Group qui en a fait son cheval de bataille. Conformément à son axe « Leadership et bonne gouvernance », qui consiste à édifier sur les questions de la bonne gouvernance en tant qu’un fondement majeur de la démocratie, elle mène des actions et projets pour l’éradication de ce fléau qui ronge la communauté. Pour son secrétaire général, Roger Kodzo KLOMEGAH, la corruption est comme une TVA dans la mesure où c’est le consommateur final qui en paie le coût. « Chaque citoyen doit se lever et veiller à ce qu’il y ait de la transparence dans les affaires de la cité au risque de subir les coûts des infrastructures en mauvais état, des écoles inachevées, centres de santé sans matériel adéquat, etc., tout simplement parce que certains individus ont détourné des fonds » a-t-il insisté.
Les échanges ont été meublés par plusieurs thématiques :
1- L’impact de la corruption sur l’économie nationale
Selon une enquête d’Afrobaromètre réalisée en 2017, 33% des togolais ont avoué avoir donné des pots de vins pour avoir accès aux infrastructures de base et la tendance n’est pas près de baisser. L’insécurité et l’inefficacité des infrastructures publiques, le déséquilibre entre la répartition géographique et spatiale des équipements en sont quelques conséquences.
2- La problématique des flux financiers illicites et du recouvrement des avoirsIl ressort que les flux financiers illicites sont favorisés par le faible taux de bancarisation et la criminalité. Sans oublier le « transport trans frontalier », les structures parallèles de transfert de fonds qui existent et fonctionnent sur la base de la compensations et d’autres structures illégales au coeur des flux illicites.
3- Les dispositions et instruments de lutte pour la bonne gouvernance économique et financière par l’OTR et les objectifs du contrôle interne sont de réaliser et optimiser les opérations financières
Il existe différents modèles de contrôle. L’OTR a opté pour le modele COSO qui est le modèle le plus coté sur l’échiquier mondial. Ce modèle a permis la mise en place d’un environnement favorable à la bonne gestion de l’Office Togolais des Recettes. Ce qui a conduit à l’adoption d’un code d’ethique et de déontologie et le renforcement continuel des compétences des employés. Cependant, sur le terrain, les résulats tardent à se faire sentir.
4- Le rôle de la lutte contre la Corruption dans le développement de l’Afrique
La corruption mine le développement humain et constitue un obstacle à la réalisation des objectifs de développement durable. Les ressources nécessaires au développement, comme l’électricité, l’éducation, la santé, l’assainissement et eau potable, souvent détournées par quelques-uns, privent ainsi la majorité de la population de l’accès à ces services essentiels violant ainsi leurs droits.
Au Togo comme ailleurs, la question de la lutte contre la corruption reste indissociable à celle de la promotion et de la protection des droits de l’Homme, qui subit indirectement les conséquences de ce fléau.