Droits de l’Homme: Comprendre le «Peace Tour» du CDFDH avec Paul AFFALA
Le Centre de documentation et de formation sur les droits de l’homme (CDFDH) organise depuis une semaine une caravane pour la paix dans les cinq régions administratives du Togo. Série de débats itinérants, le « Peace Tour » se veut un cadre d’échanges entre divers acteurs sur les thématiques en lien avec les droits de l’homme, la cohésion sociale et la préservation de la paix entre autres. Dans un entretien, Paul Affala, coordinateur de programme au CDFDH et point focal du projet PBF, nous explique mieux le concept « Peace Tour » et tous ses contours.
Le Centre de Documentation et de Formation sur les droits de l’Homme (CDFDH), votre association vient de lancer une série de « Peace Tour » dans le pays et cela a commencé par la ville de Kara il y a une semaine. Dites-nous, c’est quoi le concept de « Peace Tour » et pourquoi une telle initiative dans le contexte actuel du Togo ?
Le « Peace Tour », en français « Caravane pour la paix », est une série de débats citoyens initiés par le CDFDH et ses partenaires dans les 5 régions du Togo, avec des acteurs divers, sur les thématiques en lien avec les droits de l’Homme, la cohésion sociale et la préservation de la paix et d’autres thématiques connexes. Il vise à créer dans les différentes localités du Togo, des cadres d’échanges ou de dialogue entre les citoyens autour de sujets qui nourrissent les stéréotypes, les crispations et les conflits au sein des communautés.
Faut-il le souligner, notre pays le Togo s’est engagé dans un ambitieux plan de développement à l’horizon 2022. En vue donc de rebâtir les fondements de la cohésion sociale dont l’ultime but est de consolider et rendre pérennes les structures démocratiques, dont la promotion du respect des différences et des valeurs démocratiques ainsi que le renforcement du sentiment d’appartenance à la Nation et de solidarité au sein des populations, il est important de créer des cadres de débat et d’échange entre les divers acteurs de la société, afin de rendre davantage inclusives, les réponses apportées aux populations et de recueillir leurs impressions et préoccupations sur les sujets mettant à mal, la cohésion sociale et la préservation de la paix.
Veuillez nous en dire un peu plus sur les résultats concrets obtenus avec cette première phase qui s’est tenue dans la ville de Kara.
Nous pouvons nous réjouir de :
L’adhésion des autorités locales et religieuses (Préfet, Maire, CNDH, Leader religieux) au concept de PEACE TOUR ;
La participation active des populations (essentiellement les jeunes) de Kara au débat ;
L’appropriation par les jeunes et autorités locales de la ville de Kara, de l’application XONAM qui jusque-là leur était méconnue;
La mise en place d’une synergie entre le CDFDH et 5 autres organisations de jeunes à Kara pour des actions concertés sur la paix et la cohésion sociale.
Quel est votre point de vue sur le déroulement global du PEACE TOUR ?
C’est un satisfecit au regard des résultats obtenus, des retours positifs qui nous sont parvenus à la fois des participants que des autorités locales et des leçons apprises grâce à ce PEACE TOUR. Nous avons acquis la conviction grâce à cette première phase de la nécessité de :
Multiplier les cadres de discussion et de débats entre les citoyens d’abord et les citoyens et les acteurs sociopolitiques et étatiques ensuite ;
Délocaliser davantage, ces cadres de discussions dans les collectivités locales ;
Impliquer davantage les acteurs culturels (artistes chanteurs, plasticiens, humoristes) dans les actions de promotion des droits de l’Homme, la paix et la cohésion sociale.
Comment et en quoi l’appui du PNUD a-t-il été déterminant pour la réalisation de cette initiative ?
Il est évident qu’une chose est d’initier des actions pertinentes en réponse à des défis spécifiques, mais une autre est d’en avoir les moyens. En ce sens, l’appui financier du PNUD dans le cadre de cette action qui rappelons le, s’inscrit dans un projet plus grand visant à consolider la paix et promouvoir les droits de l’Homme, a permis de matérialiser cette initiative qui au regard des premiers résultats, a permis d’apporter une réponse à un besoin spécifique. Au-delà de l’appui financier, la tenue de cette activité a été le fruit de la relation de confiance entre le PNUD et le CDFDH. il est important d’insister sur le fait que cette activité s’est tenue dans un contexte de crise sanitaire où un certain nombre d’activités tournent au ralenti. A partir de ce moment, la confiance du PNUD en la réussite d’une telle activité dans ce contexte a été très déterminante.
Un mot de fin ?
Je tiens à réitérer notre gratitude au PNUD pour son engagement à soutenir ces actions qui visent à induire des changements positifs significatifs en matière de promotion de la cohésion sociale et de consolidation de la paix dans les collectivités locales. J’invite par la même occasion, toutes les composantes de la société togolaise, à faire du dialogue un moyen de préservation de la cohésion sociale même dans un contexte de crise sociopolitique.