Dîner d’échange avec le Ministre Christian TRIMUA : les défenseurs des droits de l’Homme partagent leurs inquiétudes !
Ce mercredi 12 Juin, le Ministre des droits de l’Homme, Christian TRIMUA, a rencontré les organisations de défense des droits de l’Homme (ODDH). Cadre informel de discussion et de partage organisé, conjointement, par le ministère des Droits de l’Homme et le Centre de Documentation et de Formation sur les Droits de l’Homme (CDFDH), cette rencontre visait à renforcer la collaboration entre les institutions de la République et les acteurs de la société civile pour une meilleure protection et promotion ces droits humains au Togo.
L’atmosphère conviviale qui existait dans la salle Sinza, à l’Hôtel Concorde ce mercredi soir, contrastait avec la gravité et le sérieux des sujets qui y étaient abordés. Défis, acquis, perspectives ou encore dénonciations des cas de violation, la thématique des droits de l’Homme était au cœur des discussions. Il s’agissait de mettre à la disposition des ODDH, un cadre ad hoc d’échanges et de plaidoyer auprès du Ministre des droits de l’Homme sur leurs différentes préoccupations tout en permettant au Ministre Christian TRIMUA de partager la vision et les priorités du gouvernement togolais sur la question des droits de l’Homme.
« Votre présence traduit l’importance que vous donnez au cadre de discussions ainsi que votre engagement pour travailler avec les acteurs de la société civile pour une meilleure promotion des droits de l’Homme » ; c’est ainsi que Madame AGUEY, Secrétaire du GF2D a donné le ton de la soirée en saluant la présence du Ministre. « La poursuite de l’idéal démocratique et de la bonne gouvernance est une quête perpétuelle et la situation des droits de l’Homme est un vaste chantier qui reste à parfaire » explique, quant à lui, Maitre DEGLI pour qui cette soirée d’échange est un bel exemple de démocratie qui prouve l’effort du gouvernement togolais pour se rapprocher de cet idéal et de la société civile. Monsieur Damien MAMA, Coordinateur du Système des Nations Unies au Togo a rappelé le principe d’indivisibilité qui devrait prévaloir dans les droits de l’Homme quand on sait que certains domaines des droits de l’Homme attirent l’attention plus que d’autres. Il a encouragé le gouvernement et les ODDH et la société civile à continuer ces moments d’échange qui permettront de relever les défis et de trouver des solutions pérennes.
Plusieurs acteurs et personnalités étaient présents à ce diner. Chacun d’entre eux ainsi que les différentes ODDH à l’instar d’ANAVIE, du CACIT, de la JVE International, du REFAMP-Togo, de la LTDH ont joint leurs voix à celle du Panel Watch pour parler de leurs différentes préoccupations. S’ils sont tous d’accord que les droits de l’Homme ont connu une avancée considérable au Togo, ils reconnaissent que les défis restent encore à relever dans différents domaines. La violence faite aux filles et aux femmes ; les violations de la liberté de manifestation qui se compte en nombre ; l’atteinte à la vie lors des manifestations ; le respect des droits des personnes âgées ; l’atteinte aux droits environnementaux ; l’impunité et la non poursuite des présumés auteurs des violations ; autant de sujets qui ont été présentés sans langue de bois au Ministre TRIMUA. La présidente de la CNDH, Madame POLO, a exhorté le Ministre à veiller à ce que les différentes recommandations soient appliquées notamment sur les conditions de prévenus tout en invitant les ODDH à saisir la CNDH en cas de besoin.
Le Ministre TRIMUA a remercié tous les participants qui se sont rendus disponibles pour cette rencontre ainsi que le CDFDH et tous ceux qui oeuvrent pour les droits de l’Homme au Togo. Il a tenu à souligner que le Togo n’est pas dans le déni face aux différentes préoccupations soulevées. Il a invité les ODDH à travailler avec le ministère et à ne pas se contenter de décrier les abus ou les cas de violation mais à être pro actif et en faisant, eux aussi, des propositions de loi et donner des pistes de solutions concrètes. Sur la loi de protection des ODDH, le Ministre TRIMUA à lancer un défi aux ODDH pour proposer un draft de loi, avant la fin de l’été, sur lequel ils travailleront tous ensemble.
Le Ministre a porté, lui aussi sans langue de bois, ses préoccupations à l’égard des ODDH en relevant le fourre-tout qu’est devenu les organisations de défense des droits de l’Homme. « La majorité des défenseurs ne sont pas des professionnels et à part quelques organisations reconnues, les gens s’auto proclament défenseurs » a-t-il déclaré. Comment et sur la base de quels critères peut-on reconnaître une bonne organisation de défense des droits de l’Homme ? Il y a une confusion qui règne dans ce secteur et le Ministre a invité les ODDH à faire un travail d’auto qualification et de purification de leur secteur. Il a aussi déploré le copinage de certaines ODDH avec les partis politiques ; « On peut être défenseur des droits humains sans jamais être le porte-parole des politiques » martèle le Ministre TRIMUA à l’égard des ODDH qu’ils invitent aussi à ne pas faire des droits de l’Homme un système de buzz auprès des partenaires pour se faire financer. Oui, les défenseurs des droits de l’Homme et la défense des droits de l’Homme doivent être renforcés mais les ODDH ne doivent pas oublier que leur rôle est aussi de renforcer les institutions en prenant de la hauteur dans le traitement des sujets pour ne pas rester dans le passé. « Il s’agit de nos droits à tous ; de vos droits et de mes droits ». Sur ces mots, le Ministre a clôturé sa réponse face aux différentes préoccupations portées à son égard au cours de cette soirée en invitant, encore une fois, les ODDH à travailler main dans la main avec le ministère qui est preneur de réflexion constructive pour une meilleure avancée des droits de l’Homme.
Cette soirée de rencontre a respecté, le temps d’un diner, le droit à l’alimentation de tous les participants. Monsieur André Kangni AFANOU, Président du CDFDH, a promis que ce cadre de discussion informel n’est que le premier d’une longue série pour permettre à des différents acteurs, qui ne se seraient pas retrouvés autrement, de continuer par travailler pour rendre effective la protection des droits de l’Homme au Togo.