Des jeunes désormais outillés sur la prévention de l’extrémisme violent
La prévention de l’extrémisme violent, ce phénomène qui menace et continue d’affecter de façon globale tous les continents de manières similaires malgré les mesures sécuritaires à des coûts élevés, a rassemblé une trentaine de jeunes issus des 5 régions du Togo pour une formation au niveau nationale, du 4 au 6 décembre 2019 à Lomé.
Organisé au niveau local par le Centre de Documentation et de Formation sur les Droits de l’homme (CDFDH), la formation iDove est une initiative de la Direction générale de la commission de l’Union Africaine des citoyens et de la diaspora Organisations (UAC-CIDO) et de la Deutsche Gesellschaft für International Zusammenarbeit (GIZ) GmbH, commandée par le ministère fédéral de la& coopération économique et du développement (BMZ)
Pour Annie IZERE, représentante de la GIZ basée à Addis-Abeba, le but de cette formation est d’encourager les jeunes à jouer un rôle actif dans la prévention de l’extrémisme violent et la construction de la cohésion des communautés.
« Il s’agira essentiellement de tirer profit de la puissance douce de la religion, promouvoir le respect mutuel et la compréhension sur la base de valeurs intra- et interreligieuses, et interculturelles, faciliter le dialogue interreligieux comme outil non violent de transformation sociale, établir une plateforme d’échange et d’apprentissage pour les jeunes travaillant sur la PEV et la cohésion sociale et utiliser des outils numériques pour lutter contre le recrutement de jeunes par des groupes extrémistes violents » explique t-elle dès l’entame de cette formation.
Ces jeunes, réunis pour l’occasion, ont eu connaissance pendant cette formation, des causes du phénomène de l’extrémisme violent au niveau individuel et au niveau communautaire. Identité et communauté, comprendre le conflit, comprendre et combattre l’extrémisme violent, la communication, les ressources interculturelles et interreligieux et le rôle de la jeunesse dans la communauté ont été entre autre ces modules qui ont meublé ces trois jours et basés essentiellement sur des exercices pratiques.
«La formation iDove a le mérite de recourir à une approche interactive, permettant aux participants d’être des agents de leur processus d’apprentissage. Les participants sont mis à contribution pour identifier les facteurs conduisant à l’extrémisme violent ainsi que les approches de solution » ajoute Rose Akofa DEGBOE, facilitatrice principale de la formation. Cette nouvelle approche, selon elle, vise essentiellement à créer de façon spontanée un contre-mouvement qui met l’accent sur des messages pacifiques et éducatifs, d’aborder des questions religieuses et de fournir un espace de dialogue en vue de prévenir l’extrémisme violent.
Viviane HONHEDE, participante et jeune femme engagée dans les droits de l’Homme, se dit satisfaite de l’innovation apportée et de ces nouveaux acquis à travers cette formation. Selon elle, chaque être humain a une identité et des valeurs qui le définissent. Mais tout le monde a quelque chose de commun. L’acceptation de l’autre, l’inclusion sociale sont des valeurs à cultiver pour prévenir l’extrémisme violent.
« Je me disais toujours que ce phénomène de l’Extrémisme Violent tournait autour de l’instrumentalisation de la religion mais après cette formation je peux affirmer que plusieurs causes sont à la base de l’EV. Les jeunes se doivent de s’engager contre ce phénomène pour la préservation de la paix dans sur notre continent » ajoute Naffisah OUMATE, participante. Elle rentre chez elle avec une autre perception de l’extrémisme violent.
Des plans d’actions, mis en place par ces jeunes, feront objet des travaux régionaux une fois de retour dans leurs structures. Ces jeunes envisagent partager les acquis avec d’autres jeunes, principale cible des groupes extrémistes, qui pourront relayer l’information à leur tour et aussi sensibiliser à travers des émissions radiophoniques afin de faire comprendre ce qu’est l’EV.
Rappelons que des acteurs locaux impliqués dans la prévention de l’extrémisme violent ont partagé leurs expériences avec ces participants. Ceci pour leur permettre de disposer des connaissances sur les stratégies constructives de prévention de l’extrémisme violent dans le contexte togolais.