Selon le rapport à mi-parcours du « Monitoring des médias publics togolais », la ligne éditoriale et la censure sont des freins majeurs à l’accès équitable des opinions plurielles aux organes de presse officiels du Togo.

Lancé depuis septembre 2017 par le Centre de Documentation et de Formation sur les Droits de l’Homme (CDFDH) en collaboration avec Alternative Leadership Group (ALG) et le Centre de Recherche et de Sondage d’Opinions (CROP), partenaire national de AFROBAROMETRE, l’étude sur l’accès équitable de toutes les tendances politiques et sociales au medias, « Monitoring des medias le pluralisme en débat », est un projet qui vise à vérifier l’égal accès des diverses tendances sociopolitiques aux médias publics, à évaluer le temps d’antenne et l’espace accordés aux opinions plurielles, à fournir des éléments d’analyse au ministère de la Communication et à la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) et à formuler des recommandations aux instances de l’État.
Après deux mois d’observation, les premiers résultats concrets, fiables et chiffrés ont été recueillis, faisant état de l’ineffectivité de l’égal accès des diverses tendances sociopolitiques aux médias publics du Togo, dû à la censure des autorités du pays et à la pratique de validation de la ligne éditoriale des émissions au sein des medias.
Selon le rapport à mi-parcours de l’étude, la censure des autorités du pays est un obstacle majeur à l’accès équitable des diverses tendances aux medias publics au Togo. L’Office Togolais des Médias (OTM), la HAAC et le ministère de la Communication, de la Culture, des Sports et de la Formation Civique jouent le rôle de gendarmes des médias. Ils sévissent souvent contre ceux qui violent les différents textes régissant le domaine médiatique. Mais, ces entités selon certains, auraient des colorations politiques biaisées. Ce qui est un frein pour certains médias à ouvrir leurs antennes et colonnes à une catégorie d’acteurs sociopolitiques.
Sur la ligne éditoriale, il est de coutume que le présentateur fasse valider le conducteur de l’émission à son directeur de publication. Ce conducteur qui est la feuille de route de l’émission, contient entre autres les informations sur les invités à l’émission, les sujets de reportages, et autres sujets de débats. Le présentateur est, dès lors, soumis aux orientations de son directeur de publication qui, suivant les objectifs du média et de l’émission, l’encadre dans une ligne éditoriale. Ceci peut alors être un blocage empêchant certains acteurs sociopolitiques d’avoir accès au dit média si leurs opinions divergent de celles définies par le directeur de publication.
Notons que les résultats finaux sur l’étude seront rendus publics en juin 2018.

Fabienne Dontema