71ème Session Ordinaire de la CADHP : Le CDFDH préoccupé par les restrictions faite à la liberté syndicale
La Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) tient sa 71ème session ordinaire du 21 Avril au 13 mai 2022. L’occasion serait pour les organisations de la société civile affilée à la commission de présenter l’état des lieux de la situation des différentes libertés dans leur pays.
Tenue en mode virtuelle, ce fut une aubaine pour le Centre de Documentation et de Formation sur les Droits de l’homme (CDFDH), appuyé par l’Institut pour les Droits Humains et Développement en Afrique (IHRDA), de faire part de sa déclaration sur la situation des droits de l’homme au Togo, dès l’ouverture de la session 21 avril 2022.
Si Godwin Kokou ETSE, Directeur Exécutif du CDFDH salue les efforts consentis par l’Etat togolais pour garantir un climat de sécurité dans le pays et la protection des citoyens contre la pandémie Covid-19, la jouissance des différentes libertés est loin d’être rose.
« Le CDFDH a noté, dans le cadre de ses actions de monitoring et de suivi de la situation des droits humains, des préoccupations sur un certain nombre de points tels que la protection de l’espace civique, la liberté d’expression, la liberté d’association » stipule Mr ETSE dans sa déclaration.
En ne se limitant pas à de simples remarques, le CDFDH à travers son directeur exécutif formule tout de même quelques recommandations que la commission pourrait adresser aux autorités togolaises pour une amélioration de l’image du pays en matière de la garantie des droits humains, notamment l’espace civique.
« Nous invitons la Commission à recommander à l’État togolais, de revoir les dispositions tenant à la formation, à la reconnaissance et l’existence légale des syndicats prévues par le nouveau Code du Travail et de les conformer aux dispositions des standards internationaux en matière syndicale » recommande t-il.
Hormis la situation des syndicats, d’autres recommandations été également formuler par le CDFDH. Entre autres, la modification des textes législatifs qui portent atteinte au droit à la liberté d’expression, afin de les rendre conformes aux dispositions et à l’esprit de la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) ainsi que du Pacte International relatif aux Droits Civils et Politiques (PIDCP) relatives aux libertés d’expression et d’association auxquels le Togo est parti. Il invite aussi l’Etat togolais à garantir le droit à un procès équitable à toutes les journalistes, militants et leaders politiques, actuellement en détention ou placés sous contrôle judiciaire ; de mener sans délai des enquêtes impartiales et réprimer les actes de violences volontaires et de tortures portant atteinte au droit à l’intégrité physique et morale et au droit à la vie perpétrés par les forces de l’ordre lors des arrestations et détentions des individus.
Notons que cette 71ème session a connu depuis son début, la participation des États parties à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, des organes de l’Union africaine, des institutions nationales des droits de l’homme et des organisations non-gouvernementales. Elle est ouverte au public.