Les membres du Panel Watch remercient le CCPR pour l’accompagnement
Sorties une semaine après son passage devant le CAT pour l’examen lors de la 67ème session ordinaire, les recommandations formulées par le comité contre la torture à l’endroit de l’État togolais ont fait l’objet d’une émission sur Pyramide Fm le dimanche 11 Août 2019.
Godwin ETSE, Directeur exécutif du Centre de Documentation et de Formation sur les Droits de l’Homme (CDFDH) et Me Sylvain ATTOH-MENSAH, avocat au barreau de Lomé, tous deux membres du Panel Watch, satisfaits de leurs participations à ce grand rendez-vous en tant qu’acteurs de la société civile, ont montré toute leur reconnaissance envers le Center for Civil and Political Rights (CCPR) qui leur a permis d’y être.
Quant aux sujets de l’actualité, ils ont apporté quelques éléments d’analyse et d’appréciation sur les recommandations mais aussi la révision de la loi dite « Bodjona » portant sur les manifestations qui suscite beaucoup de réactions dans l’opinion publique.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que l’« effet Genève » est déjà là, à en croire Me ATTOH-MENSAH, qui évoque la libération du conseiller du PNP, Ouro Djikpa TCHATCHIKPI détenu au SCRIC, ancien SRI, depuis 5 mois, pour trouble à l’ordre public, rébellion et terrorisme. Une pratique qui serait consacrée par le gouvernement, aux lendemains de chaque examen périodique, comme pour donner des gages. « A chaque retour de mission d’examen du gouvernement, que ce soit Genève, New York, Banjul…il y a eu toujours un effet, quelque chose de symbolique pour dire que nous avons entendu les recommandations » lance Me ATTOH-MENSAH.
Un avis que partage Godwin ETSE. Directeur exécutif du CDFDH va même plus loin en prévenant d’un éventuel saupoudrage après avoir salué cette libération. Quant aux recommandations, il estime que ce sont les mêmes et vielles phrases qui sont reprises à chaque formulation. Preuve pour lui d’un manque de volonté politique de la part de l’État.
« Le fait que ces recommandations reviennent, prouvent que nous avons du travail à faire dans notre pays pour que la torture diminue considérablement. On ne peut pas éradiquer la torture mais on doit faire en sorte que ça diminue » martèle Me ATTOH-MENSAH.
Selon l’avocat, le problème est qu’on confie la mise en œuvre de ces recommandations à des institutions qui ne sont pas indépendantes vis-à-vis du pouvoir. Il faut que le gouvernement nomme un expert indépendant chargé de l’état de la mise en œuvre de ces recommandations et que cet expert rappelle trimestriellement aux ministères de la sécurité, des droits de l’Homme et aux institutions concernées l’état d’avancement de leur mise en œuvre.
En ce qui concerne la loi sur les manifestations publiques modifiée sans que le projet de loi n’ait été communiqué dans aucun compte rendu du conseil des ministres, comme cela se fait habituellement, le directeur exécutif du CDFDH s’interroge sur l’opportunité de cette modification de la loi qui soulève les débats. « Cette modification constitue un recul de 10 ans en arrière. Il faut que nos textes se conforment aux standards internationaux » conclut-il.