Le CDFDH renforce la résilience de 25 acteurs.trices de la société civile togolaise pour un espace civique dans le numérique

Du 03 au 05 mars 2025, le Centre de Documentation et de Formation sur les Droits de l’Homme (CDFDH) a organisé un atelier crucial pour renforcer les capacités des acteurs de la société civile togolaise face aux enjeux croissants du numérique. Cet événement, qui a réuni des journalistes, des défenseurs des droits humains, des activistes et des créateurs de contenus, a permis d’outiller les participants sur les bonnes pratiques de sécurité numérique et de gestion des risques en ligne. Dans un contexte où la protection des libertés fondamentales sur Internet est de plus en plus menacée, cet atelier visait à préparer les acteurs de la société civile à naviguer de manière sécurisée dans l’espace numérique tout en défendant les droits des citoyens.
L’essor de la technologie numérique a ouvert de nombreuses opportunités pour développer une démocratie plus inclusive. Elle permet une plus grande participation des citoyens, favorise la solidarité mondiale, aide à créer des mouvements et facilite l’accès à l’information, bien au-delà de ce qu’on aurait pu imaginer. Cependant, ces opportunités sont aussi accompagnées de nouveaux risques, comme l’augmentation de la surveillance, de la désinformation et du harcèlement. Les régimes autoritaires coupent de plus en plus l’accès à Internet, censurent les contenus en ligne et utilisent les lois sur la cybersécurité pour attaquer la démocratie et l’espace civique partout dans le monde, réduisant ainsi l’impact de la société civile.
Renforcement des compétences des acteurs.trices de la société civile pour la protection de l’espace civique numérique au Togo
Du 03 au 05 mars 2025, le Centre de Documentation et de Formation sur les Droits de l’Homme (CDFDH), en partenariat avec Civicus, a organisé dans le Cadre du Digital Democracy Initiative, un atelier de formation sur la protection de l’espace civique dans l’espace numérique et la gestion des risques en ligne. Cet atelier, qui s’est déroulée à Lomé, a réuni 25 acteurs.trices de la société civile togolaise, parmi lesquels des journalistes, des défenseurs des droits humains, des activistes et des créateurs de contenus, venus de toutes les régions du pays. L’activité a principalement permis de fournir aux participant.e.s les outils nécessaires pour mener leurs activités dans un environnement plus sécurisé et de manière responsable dans l’espace numérique.
Un cadre d’apprentissage pratique et accessible
L’atelier a abordé plusieurs aspects importants de la sécurité et l’espace civique dans le numérique, en mettant l’accent sur la gestion des risques en ligne, les mécanismes de protection de l’espace civique, ainsi que sur les pratiques de communication en ligne sécurisée. Grâce à l’implication de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH), les participant.e.s ont pu échanger sur les enjeux en lien avec la régulation des libertés par les autorités, les limités de cette régulation et les responsabilités des acteurs.trices de la société civile.
Les sessions étaient essentiellement pratiques et ont permis aux participant.e.s de mieux comprendre comment protéger leurs données personnelles, identifier les risques liés à l’utilisation d’internet, et adopter des mesures de sécurité adaptées à leurs activités. Des outils comme les VPN, les pratiques de chiffrement et les stratégies de protection des informations sensibles ont été présentés de manière claire et accessible.
Une réflexion importante sur le role des acteurs de la société civile et les stratégies de résilience
Au-delà des aspects techniques, cet atelier a également permis d’engager une réflexion collective sur le rôle de la société civile dans la protection de l’espace civique dans numérique. Les participants ont ainsi mené des réflexions sur les des défis auxquels ils sont confrontés dans leur travail en ligne, tout en explorant les pratiques qui accroissent leurs risques mais surtout les stratégies de résilience pour continuer leur travail.
À la fin de l’atelier, chacun des participant.e.s était mieux informé sur les bonnes pratiques à adopter pour garantir une utilisation responsable des outils numériques tout en défendant les droits des communautés auxquelles ils et elles sont attachés. « Cette formation nous a aidés à repenser notre manière de mener nos plaidoyers en ligne et à renforcer notre sécurité dans le travail que nous faisons au sein de notre communauté », a déclaré une des participantes.
Une initiative appréciée par les bénéficiaires
Selon Ahouefa Sossou, Juriste et Chargée de projet au CDFDH qui a organisé et conduit les travaux de l’atelier, « les retours des participants ont été largement positifs, soulignant que l’atelier avait permis de combler certaines lacunes dans leur compréhension des enjeux numériques ». L’accent mis sur la gestion des risques et la sécurité des données a été particulièrement apprécié.

Ahouefa Sossou, Juriste, Chargée de projets et Responsable de l’organisation de l’Atelier
Cet atelier a ainsi constitué une étape importante dans le renforcement des capacités des acteurs de la société civile face aux défis des droits humains dans le numérique.

Esso-Dong KONGAH, Directeur Exécutif du CDFDH
« Bien que modeste, cette initiative a permis d’initier des discussions constructives sur l’espace civique dans le numérique et de jeter les bases de futures actions collectives pour des nouvelles technologies plus sûr et plus respectueuses des droits humains au Togo » Esso-Dong KONGAH, Directeur Exécutif du CDFDH.